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J'VIEILLIS
Texte écrit et interprété sur la musique d'une chanson de William Sheller...
J'vois mon miroir ternir, son tain déteint, ses reflets sont douteux
Les rides qui dérèglent dans mon regard espiègle mes clins d'oeil amoureux
Les baskets au placard, les minettes au rancart, mais il n'est pas trop tard
Pour continuer à faire de mon mieux toutes les conneries quand je rentrais tard
Faire chier les gens même après minuit, sonner aux portes, se barrer dare-dare
Pour leur dire que j'vieillis...
J'vois mes papiers jaunir, mes poumons réduire dans cette fumée bleue
Tous mes copains s'enfuir sans même prévenir, invités par les cieux
Pilules pour mon coeur, pour lubrifier l'moteur qui a bien moins d'ardeur
Et continuer à faire semblant pour la jolie d'avoir le braquemart
Et lui promettre des nuits de folie, d'l'emm'ner au ciel, et m'barrer dare-dare
Avant qu'elle m'dise papy...
Mon miroir n'a pas tort, c'est le tain qui s'endort sur mon visage plus vieux
Il suffit d'un effort pour retrouver l'décor qui f'sait briller mes yeux
Une boule de neige pleine poire, tour de manège de foire, les heures de colle le soir
Mater les cuisses de la prof d'histoire...
Crie ta jeunesse derrière tes ch'veux gris
Même si l'ennui se fourre dans ton pieux
Tu cherches l'ivresse derrière tes faux plis
Alors vas-y bon Dieu...
Sors ton cartable, tes billes, tes âneries
Quand t'étais môme tu r'grettais tout l'temps
Que la récré n'dure pas toute la vie
Maint'nant tu y'es tout l'temps...
Tout l'temps...
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Commentaires
2ex-écritvainSamedi 12 Janvier 2019 à 18:42L’art de vieillir consiste à apprendre à accommoder les restes. Il me semble que les tiens sont encore assez enviables.
Je ne m'en lasse pas Je m'y reconnais hélas tout du long. Que ne t'ai-je connu plus tôt, tu m'aurais appris la vraie vie mieux que les gens que j'ai appelés mes parents.
Je ne te connais pas, mais tu m'es plus proche des plus proches de mes prétendus proches. Même si le temps passe muet, tu restes mon interlocuteur le plus cher.
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Encore une belle réussite. Tu as toujours cet art rare de masquer les sujets inquiétants ou brûlants sous une bonne couche d'humour. Ici, tu m'as fait sourire et ému en même temps. Mais il me semble que tu anticipes beaucoup sur ce que tu nommes ton vieillissement... Tu as encore de belles années devant toi, non ? Quoi qu'il en soit, bravo à nouveau pour cette excellente performance !
J'embrasse tes "rides".
Quel bonheur de te réentendre... Je te croyais malade ou suicidaire, et surtout impuissant à te venir en aid
e. Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis heureux de te retrouver, mon talentueux ami.